Le 19 septembre 2024

 

Ce jeudi soir, le Premier ministre, Michel BARNIER, a proposé au Président de la République un gouvernement de 38 membres, principalement issus de LR et des formations soutenant le chef de l'État. Un gouvernement très à droite, marqué par la présence de plusieurs personnalités opposées à l'égalité des droits.

Quinze jours après sa nomination à Matignon, Michel BARNIER s'apprête à nommer son gouvernement. Ce jeudi soir, plusieurs médias indiquent qu'il a proposé au Président de la République, Emmanuel MACRON, une liste de 38 ministres et secrétaires d'Etat. On y trouve, pêle-mêle : Bruno RETAILLEAU à l'Intérieur, Annie GENNEVARD à l'Agriculture, Patrick HETZEL à l'Enseignement supérieur et la Recherche, François-Noël BUFFET aux Outre-mer, ou encore Laurence GARNIER à "la Famille".

Leurs engagements militants, leurs prises de parole et leurs votes font d'eux des adversaires farouches de l'égalité des droits et de la reconnaissance des familles homoparentales. Tous ont marché, en 2013, dans les rangs de la "Manif pour Tous". Tous se sont mobilisés, en 2021, contre l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux lesbiennes. C'est ainsi Patrick HETZEL qui a coordonné le recours du groupe LR au Conseil constitutionnel, après avoir été l'un des opposants les plus déterminés à l'Assemblée nationale. C'est encore Bruno RETAILLEAU, au Sénat, qui a fait adopter un amendement visant à interdire la transcription complète, dans l'état civil français, d'un acte de naissance étranger d'un enfant français né d'une GPA, qui mentionnerait un parent d'intention. Si la disposition n'a pas été intégrée telle quelle dans la loi, il est parvenu à faire bouger le gouvernement de l'époque pour mettre des barrières à la protection des droits de l'enfant.

Mais le comble reste la nomination annoncée de la très droitière Laurence GARNIER au ministère de "la Famille". La sénatrice de Loire-Atlantique revendique "une conception plutôt traditionnelle et catholique de la droite", d'après un article du Point. Elle s'est fortement impliquée dans la "Manif pour Tous", recevant même son soutien lors des élections municipales 2014 à Nantes. Elle assume d'ailleurs à l'époque qu'elle ne procèderait pas aux unions de personnes de même sexe. Depuis son élection au Sénat en 2020, elle s'est aussi illustrée en s'opposant farouchement à la PMA pour toutes et à l'interdiction des thérapies de conversion ciblant les personnes LGBT+. Fidèle à sa ligne réactionnaire, il n'est donc pas surprenant de la voir voter par ailleurs contre l'inscription de l'IVG dans la Constitution.

Alors que les violences contre les personnes LGBT+ ont explosé (+13% en 2023 d'après le ministère de l'Intérieur), la nomination de Laurence GARNIER à la tête d'un ministère de "la Famille" (et non plus des Familles) enverrait un signal plus que désastreux aux victimes, aux familles homoparentales et à l'ensemble des personnes LGBT+.

L'ADFH demande au Président de la République d'épargner nos familles en écartant la nomination des opposants à l'égalité des droits.