Le 21 mai 2020

En novembre 2018, l’Association des Familles Homoparentales avait été reçue à l’Élysée en présence du Président de la République et de la Ministre Marlène Schiappa. Le Président de la République s’était alors engagé à promulguer la loi bioéthique avant la fin 2019. Cet engagement n’a pas été tenu. On pouvait donc penser que ce projet de loi, qui avait déjà pris du retard avant l’épisode de la pandémie Covid soit en haut de la liste.

 

Le chef des députés de la République en marche, Gilles le Gendre, a déclaré ce 21 mai 2020 sur LCI «J'espère que la PMA pourra être votée d'ici la fin du quinquennat » en justifiant qu’il souhaite « l'ensemble des forces politiques dans l'hémicycle », forces qui seraient réduites en raison des mesures sanitaires prises à l’Assemblée Nationale. Ce point lui poserait « un vrai problème de principe». Cet argument est totalement fallacieux. Rappelons qu’en première lecture, certains articles ou amendements du projet de loi bioéthique ont été votés avec un effectif très réduit de députés et qu’à ces moments particuliers, nous n’avons jamais entendu Gilles le Gendre soulever de « problème de principe ».

 

En réalité, on utilise ce projet de loi comme une variable d’ajustement du calendrier parlementaire en méprisant toutes ces femmes lesbiennes et célibataires qui espéraient débuter un parcours de PMA cette année ou au début de l’année prochaine. Pour certaines où l’âge devient critique, les chances d’avoir un enfant vont purement disparaitre. Voilà comment la seule mesure sociale du programme de campagne présidentiel est renvoyée aux calendes grecques.  Cet nième renvoi vient enterrer les espoirs de familles pour certaines femmes : les femmes lesbiennes ou célibataires peuvent bien attendre, les réactionnaires auront ainsi une nouvelle fois tout le temps nécessaire pour s’organiser et verser leur haine, leur homophobie à l’encontre des familles homoparentales. L’ouverture de la PMA est aussi une mesure de lutte contre l’homophobie, mesure qui attendra jusqu’à la prochaine excuse pour encore mieux reculer. Il est vrai que la France vient de dégringoler à la 13ème place du classement Rainbow Index ILGA Europe qui classe les pays en fonction des droits et des libertés accordés aux personnes LGBT+. Consternant.

Ajout à 17h50 : Le ministre Olivier Véran précise que la loi devrait être votée dans les prochains mois sans donner aucune date précise. Ce nouveau cafouillage démontre à quel point le gouvernement ignore que "quelques mois" peuvent pour certaines femmes effondrer le projet d'une vie.